Historique :
L’Association Enfance Espoir a été fondée en 1990 à Gabès dans le sud de la Tunisie par Sœur Jacqueline, membre d’une congrégation catholique. Nadia Rehouma, sage-femme et responsable du planning familial de la région de Gabès et Isabelle Chine, médecin, l’ont rejointe en 1992. Elles ont créé ensemble une pouponnière, l’«Unité de Vie » pour accueillir les enfants abandonnés, de milieux défavorisés, le plus souvent nés hors mariage provenant des différentes maternités du sud tunisien. Leur objectif était d’assurer une qualité de vie correcte, un développement harmonieux à des enfants privés de famille dans l’attente d’un retour possible dans leur famille biologique ou d’un placement, soit en adoption, soit en Kafala, (tutelle officieuse, l’enfant garde son nom d’origine) soit en placement familial. La pouponnière accueille les bébés de la naissance jusqu’à environ 2 ans en attendant de trouver des solutions. Entre dix et quinze enfants séjournent dans la structure, pris en charge par une douzaine d’assistantes maternelles qui se relayent auprès d’eux.
L’Association Enfance Espoir apporte aussi un soutien aux mères célibataires, un accompagnement aux parents : quand c’est possible, elle aide à la reconstitution du couple parental et parfois à l’organisation de mariages.
Lors de la naissance d’un enfant né hors mariage, Khéria se rend à la maternité pour soutenir la mère et échanger avec elle pour organiser la suite. Elle nous parle avec intensité de ces moments d’accompagnement, de présence, de soutien de ces mères très seules juste après leur accouchement. Une assistante maternelle de l’Unité de Vie est également présente lors de ces entretiens. Pour les mères qui souhaitent reprendre leur enfant, un soutien financier (lait, couches, soins médicaux) est proposé pendant la première année de vie du bébé. Les mères sont encouragées et aidées à retrouver un travail dans leur profession si elles ont déjà eu une activité dans un domaine. Pour les femmes n’ayant pas d’expérience professionnelle, de petites formations sont proposées afin qu’elles puissent trouver du travail et devenir autonomes. L’Association va leur fournir des contacts leur permettant d’envisager un emploi qui puisse se concilier avec la présence d’un enfant. Le suivi des mères, la mise en place de formations la création de micro-projets, couture, pâtisserie, coiffure, qui leur permettra d’acquérir une autonomie financière dans le but de reprendre leur enfant, fait aussi partie du cahier des charges de la Directrice. Dans la mesure du possible, un travail à domicile est privilégié plus conciliable avec leur rôle de mère, un travail à l’extérieur étant évidemment plus difficile à assumer avec régularité en même temps que la garde d’un bébé. Lorsque le père reconnait l’enfant, il est également soutenu dans sa recherche de travail. Le Comité et la Directrice doivent donc aussi faire des recherches de fonds pour financer cet accompagnement.
Le financement des frais de fonctionnement de la pouponnière est assuré pour 1/3 par l’Etat, des fonds privés, dont Enfants du Sud, en financent les 2/3. La Directrice et le Comité d’Enfance Espoir doivent donc mettre beaucoup d’énergie à chercher des fonds pour couvrir leurs frais dont les salaires des assistantes maternelles qui ne sont pas pris en charge par l’Etat. Aidés par des bénévoles, ils organisent des événements pour se faire connaître et sensibiliser la population à cette problématique en expliquant leur travail. Fêtes, concerts, informations dans les écoles et visites de collégiens dans le lieu de vie sont organisés régulièrement. Mais les temps sont difficiles, les sponsors locaux font moins de dons, le coût de la vie augmente, les frais d’eau, d’électricité, achat de médicaments et autres sont plus lourds, le lait est très cher.
Notre participation :
Depuis 2015, nous collaborons avec la nouvelle Directrice, dynamique, professionnelle et très humaine, Khéria Hajjaji avec qui nous avons des contacts réguliers, en direct ou par téléphone.
Notre association Enfant du Sud envoie une somme mensuelle modeste mais régulière pour les besoins de base. Cette somme est financée par des parrainages que nous avons sollicités lors des fêtes que nous avons organisées. L’argent que nous avons récolté lors de ces différents événements (repas de soutien, brunch musical, participation à des marchés) nous permet de soutenir des projets particuliers et quand cela est nécessaire, souvent au moment de boucler les comptes de fin d’année, des aides ponctuelles pour différents besoins.